En moins de 50 ans, les forêts de mangrove de Côte d’Ivoire ont diminué de près de 95% de leur superficie. S’étendant sur environ 500 km² dans les années 1970, elles ont été estimées à une trentaine de km² en 2013.
Cette forte diminution est due, entre autres, à la croissance démographique exponentielle sur la frange côtière, à l’expansion urbaine et agricole, à la surexploitation et l’extraction des ressources naturelles et à la pollution. À ces pressions d’origine anthropique s’ajoutent les effets des changements globaux qui se traduisent, entre autres, par la fermeture des passes qui relient les lagunes au milieu marin, les inondations et l’érosion des côtes, qui toutes concourent à affaiblir la résilience des mangroves. Aujourd’hui, ces mangroves occupent une zone très restreinte et extrêmement menacée le long du littoral ivoirien.
Pourtant, elles offrent de nombreux services écosystémiques en raison de leur productivité élevée et de l’architecture dense qu’elles développent sur la frange littorale. Elles constituent un refuge de biodiversité possédant de nombreuses ressources renouvelables. Elles ont des usages multiples, participent à la séquestration de carbone et assure la protection des rivages. Leur rôle dans la mitigation des changements climatiques accroît leur valeur économique et renforce leur valeur patrimoniale.
Des réponses aux défis liés à la conservation et à la gestion durable de ces écosystèmes s’imposent urgemment. En Côte d’Ivoire, des actions de restauration des mangroves ont déjà été entreprises, a minima pour freiner la tendance régressive. Cependant, elles demeurent locales et leurs effets sont à court terme faute d’implication active des communautés riveraines. Bien que la législation adéquate soit en place, l’absence de décrets d’application la rend ineffective pour protéger, conserver et gérer durablement ces précieux socio-écosystèmes.
Référence : Ouattara Allassane et Cecchi Philippe. 2021. Etat des lieux et conservation des mangroves en Côte d’Ivoire. L’Harmattan-Sénégal, pp. 87-112
N’oublions pas : « Protéger la nature, c’est garantir notre avenir! »